Bunia : l’eglise catholique de Nyakasanza met en service une nouvelle morgue
La ville de Bunia compte désormais une nouvelle morgue destinée à la conservation des dépouilles des personnes décédées. Il s’agit de la morgue Saint Joseph, construite au sein de la paroisse catholique de Nyakasanza grâce aux contributions des fidèles. Sa mise en service officielle a eu lieu ce mercredi, lors d’une cérémonie de bénédiction présidée par l’évêque du diocèse de Bunia, Monseigneur Dieudonné Uringi Uuci.
Cette infrastructure moderne, réalisée en deux mois, vient répondre à un besoin croissant observé au sein de la communauté : disposer d’un espace adéquat et digne pour la prise en charge des corps avant les funérailles.
Durant la cérémonie, les responsables de la paroisse ont tenu à clarifier la nature de cette œuvre. Selon eux, la construction de la morgue ne relève aucunement d’une activité commerciale, mais s’inscrit entièrement dans la mission de l’Église.
« L’Église ne fait pas de commerce. Si nous avons initié cette morgue, c’est purement dans le cadre de notre mission », ont-ils insisté. L’Église, expliquent-ils, part souvent de constats faits sur le terrain. Dans ce cas précis, plusieurs difficultés entourant les funérailles, certains enterrements non conformes à la liturgie ou manquant de respect à la dignité du corps humain ont poussé la paroisse à agir.
Pour les autorités ecclésiastiques, cette morgue répond à un principe fondamental de la pastorale chrétienne : accompagner l’être humain dans toute sa dimension, corps et âme, depuis la conception jusqu’à son passage vers la vie éternelle.
« L’Église s’occupe de l’homme entier. Dans cette mission, il y a aussi la gestion digne du décès. Nous voulons que les corps de nos fidèles soient traités avec respect, conformément à l’Évangile, à la doctrine sociale de l’Église et à la morale chrétienne », ont-ils expliqué.
Au-delà de sa fonction pratique, la morgue Saint Joseph porte également une dimension spirituelle profonde. Elle rappelle la foi chrétienne en la résurrection et en la vie éternelle, comme l’exprime le credo : « Je crois à la résurrection des morts et à la vie éternelle. »
La présence de cette morgue au cœur de la paroisse est un appel à se rappeler que « la vie d’ici-bas est passagère » et que chacun doit se préparer à la vie éternelle. « C’est une interpellation permanente pour les vivants », ont souligné les prêtres.
Les responsables paroissiaux ont également précisé que les éventuels frais demandés aux familles ne serviront qu’à assurer la maintenance et le fonctionnement de la morgue. « Le but n’est pas le commerce. Ce que nous faisons ici, c’est prolonger l’Évangile », ont-ils rappelé.
Après la coupure du ruban, les autorités ecclésiastiques ont confirmé que la morgue est pleinement opérationnelle. Elle a été mise en service avec le consentement des autorités provinciales, qui ont approuvé toutes les conditions nécessaires à son fonctionnement.
Par ailleurs, la paroisse a lancé un message fort à la population :
« Nous devons croire à la vie éternelle et à la résurrection des morts. Et cette vie éternelle, nous devons la préparer dès maintenant. Il n’y a pas d’autre message que celui-là. »
Rédaction