G20 à Johannesburg : un sommet historique qui redéfinit les priorités mondiales

Johannesburg, Afrique du Sud — Le 20ᵉ sommet du G20 s’est ouvert ce samedi dans une atmosphère chargée d’espoir, de défis et d’ambition. Pour la première fois de son histoire, cette rencontre des principales économies mondiales se tient sur le sol africain, marquant un tournant symbolique pour un continent longtemps marginalisé dans les grandes instances décisionnelles internationales.
Dès les premières heures, les dirigeants ont adopté une déclaration politique de portée globale, plaçant le multilatéralisme, la justice climatique et l’égalité des sexes au cœur d’une nouvelle vision partagée. Intitulée « Sommet du G20 en Afrique du Sud : déclaration des dirigeants », elle appelle à une gouvernance mondiale plus équilibrée, à un leadership collectif renforcé et à un soutien accru aux pays les plus vulnérables.
Face aux crises économiques, aux tensions géopolitiques et aux inégalités persistantes, les membres du G20 ont réaffirmé leur attachement au dialogue international.
La résolution, adoptée par consensus, insiste sur la nécessité de renforcer le rôle des Nations Unies et des institutions multilatérales.
« Nous insistons sur l’importance de renforcer la coopération multilatérale pour faire face aux risques et défis existants et émergents pour l’économie mondiale », peut-on lire dans la déclaration.
Dans un contexte de fragmentation croissante de l’ordre mondial, ce message se veut un appel à la cohésion, à la diplomatie et au partage équitable des responsabilités.
Le sommet a accordé une place centrale à la lutte contre le changement climatique, alors que les catastrophes naturelles s’intensifient et menacent de nombreux pays, notamment en Afrique.
Les dirigeants ont admis que les investissements nécessaires pour respecter les engagements de l’Accord de Paris doivent désormais passer « de milliards à des milliers de milliards », un changement d’échelle inédit.
Cette mobilisation financière devra reposer sur :
des ressources publiques nationales et internationales,
des investissements privés,
de nouveaux partenariats multilatéraux,
le transfert de technologies vertes,
des mécanismes renforcés de soutien aux pays en développement.
Le G20 a réitéré son engagement envers la mise en œuvre accélérée du Cadre mondial Kunming-Montréal pour la biodiversité, pressant les États non membres de suivre cette dynamique pour stopper l’érosion massive des écosystèmes.
Le sommet a également donné une place prépondérante à la condition des femmes et des jeunes filles.
À l’occasion du 30ᵉ anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, les dirigeants ont salué les progrès réalisés tout en reconnaissant les défis persistants.
Ils ont loué la récente réunion mondiale sur les femmes à Beijing, estimant qu’elle constitue une étape cruciale pour revitaliser l’esprit de la conférence de 1995 et accélérer l’autonomisation féminine.
Depuis le 1ᵉʳ décembre 2024, l’Afrique du Sud assure la présidence tournante du G20, une première pour le continent. Placée sous le thème « Solidarité, égalité et durabilité », cette présidence signe la volonté africaine de peser davantage dans les orientations de la gouvernance mondiale.
L’accueil du sommet à Johannesburg est ainsi perçu comme :
un signal de reconnaissance internationale ;
une opportunité de recentrer les priorités du Sud global ;
un levier pour approfondir les discussions sur la réforme des institutions financières mondiales.
Pretoria souhaite utiliser ce mandat pour repositionner l’Afrique au cœur des solutions globales, notamment sur les questions énergétiques, climatiques, technologiques et sociales.
L’Afrique du Sud passera le relais aux États-Unis le 1ᵉʳ décembre 2025, mais espère que cette édition aura ouvert la voie à une représentation plus juste du continent dans les grands forums internationaux.
Le G20 de Johannesburg apparaît comme l’un des plus stratégiques de ces dernières années. Les thèmes discutés — climat, multilatéralisme, justice sociale, égalité hommes-femmes — témoignent d’une volonté de réorienter la coopération internationale dans un monde de plus en plus fragmenté.
Pour l’Afrique, ce sommet n’est pas seulement une vitrine diplomatique : c’est un moment historique pour montrer que le continent peut être un acteur central des solutions globales.
Ilanga Meta.
