Ituri : « Chaque communauté peut désormais circuler librement en Ituri », affirme le lieutenant-colonel Emmanuel Libandi

Bunia, 13 novembre 2025 — Un vent d’espoir souffle dans la province de l’Ituri. Après plusieurs années marquées par des violences communautaires et l’activisme des groupes armés, la situation sécuritaire semble connaître une amélioration notable, notamment dans le territoire de Djugu. C’est ce qu’a affirmé le lieutenant-colonel Emmanuel Libandi, coordonnateur provincial de la réserve d’armes de la défense (RAD), lors de la cérémonie marquant le premier anniversaire de cette structure à Bunia, chef-lieu de la province.
Cette rencontre d’évaluation, organisée ce mercredi 12 novembre 2025, a réuni plusieurs autorités militaires, judiciaires et des représentants de la MONUSCO, ainsi que d’anciens seigneurs de guerre aujourd’hui intégrés au sein de la RAD. L’objectif : dresser un bilan de la première année d’activités de la réserve d’armes de la défense, une structure mise en place pour contribuer à la stabilisation et à la pacification de l’Ituri.
« L’évaluation, je peux dire que c’est positif, mais il y a encore beaucoup à faire », a déclaré le lieutenant-colonel Emmanuel Libandi dans son intervention, reconnaissant que malgré les progrès réalisés, plusieurs défis demeurent sur le terrain.
Le coordonnateur provincial de la RAD a illustré ses propos par la situation à Djugu, longtemps considérée comme le cœur des affrontements armés dans la province. Selon lui, la zone, autrefois synonyme de peur et de déplacements massifs, commence à retrouver un climat de sérénité et de confiance entre les populations.
« Si vous voyez par exemple à Djugu, les choses changent. Les gens commencent à circuler librement avec leurs motos, ils font des voyages et rentrent sans inquiétude. Chaque communauté peut quitter ici pour aller à Djugu ou à Mahagi. Il n’y a plus les tueries comme dans le passé », a-t-il rassuré.
Cette déclaration traduit un changement progressif dans la perception de la sécurité au sein des communautés locales, qui redécouvrent peu à peu la liberté de mouvement après des années de conflit.
La RAD, en collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les partenaires internationaux, continue de jouer un rôle essentiel dans les efforts de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des anciens combattants. Ces actions visent à réduire la présence des groupes armés et à favoriser la cohésion sociale entre les différentes communautés.
L’événement de ce mercredi a également permis d’échanger sur les perspectives à venir pour consolider les acquis et renforcer la confiance entre civils et militaires. Le commandant de la 32e région militaire, qui a présidé la cérémonie, a salué l’engagement des éléments de la RAD et encouragé la poursuite du travail sur le terrain.
Au-delà des chiffres et des bilans, ce premier anniversaire de la Réserve d’Armes de la Défense résonne comme un symbole d’espoir pour les habitants de l’Ituri. Si la paix reste encore fragile dans certaines zones, les témoignages d’un retour progressif à la normalité, comme à Djugu, constituent un signe encourageant pour toute la province.
La population, longtemps meurtrie par les violences, aspire désormais à une paix durable, fondée sur le dialogue, la réconciliation et la présence effective de l’État.
Rédaction
