Sécurité

Ituri: Luboya n’kashama Johnny reste imperturbable « Arrêtez de vous amuser avec l’armée » : le porte-parole de l’armée en Ituri

Bunia, Ituri — Dans une déclaration ferme et sans détour, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des Forces armées en Ituri, a dénoncé une « campagne de diabolisation » visant les opérations militaires menées sous l’autorité du lieutenant-général Luboya Nkashama. S’exprimant au nom des éléments engagés dans le rétablissement de la sécurité, le lieutenant Ngongo appelle à cesser les attaques verbales et médiatiques qui, selon lui, cherchent à saboter les efforts de stabilisation de la province.

Un message direct aux détracteurs : « arrêtez de vous amuser avec la vie des innocents »

Le ton du porte-parole est à la fois passionné et solennel. « Arrêtez de vous amuser avec l’armée. Arrêtez de vous amuser avec la vie des innocents », lance-t-il, faisant référence à des acteurs politiques et à des groupes accusés de complicité avec des rebelles, notamment le M23 et d’autres mouvements armés. Pour Ngongo, ces campagnes médiatiques ne font qu’entraver le travail des forces armées — un travail mené, dit-il, « au sacrifice de notre vie ».

Le lieutenant Ngongo égrène plusieurs accomplissements dont se targuent les forces armées depuis l’instauration de l’état de siège : maintien de l’intégrité territoriale de l’Ituri, aucune perte de localité, retour progressif des populations dans leurs milieux d’origine, réouverture de voies de circulation et liberté de mouvement des personnes et des biens. Il met en avant la restauration de l’autorité de l’État dans des localités naguère dominées par les milices — citant Mabanga, Iga Barrière, Lopa et d’autres secteurs — et l’interruption des sources de financement de groupes armés.

« Nous n’avons jamais perdu même une seule localité », affirme-t-il, ajoutant que ces succès provoquent la colère et la jalousie de certains. À leurs yeux, la stabilisation — même partielle — de l’Ituri est perçue comme une victoire nationale à préserver.


Ngongo accuse certains politiciens d’avoir orchestré l’envoi de jeunes gens peu informés sur les réalités opérationnelles pour « diaboliser, manipuler et faire du chantage » via les médias. Il dénonce également des personnalités apparaissant sur des plateaux à Bunia et à Kinshasa pour « saboter les travaux abattus par les forces armées ». Ceux qui, selon lui, cherchent à discréditer l’armée et ses chefs sont avertis : « nous allons pas nous amuser avec vous » — la justice et les autorités se chargeront de faire le tri.


Le porte-parole ne se contente pas de défendre l’action militaire ; il place également la critique dans une perspective politique et comparative. Selon lui, les opposants qui fustigent l’armée n’ont pas mieux géré la province lorsqu’ils étaient aux responsabilités. « Ils ont promis beaucoup, réalisé presque rien », assène Ngongo, qui appelle à reconnaître aussi les réussites actuelles, même lorsqu’elles émanent d’autorités militaires.

Il cite en exemple des réalisations concrètes, comme la piste asphaltée menant à Saio et Hoho, qu’il a empruntée personnellement, et invite à la reconnaissance plutôt qu’à la dénigrement systématique. « La toute première bénéficiaire, c’est la population », rappelle-t-il.


Le lieutenant Ngongo place la figure du lieutenant-général Luboya en première ligne du combat pour la sécurité de l’Ituri. Il défend le gouverneur militaire et le commandant des opérations, estimant qu’ils ont la confiance du chef de l’État et de la population locale. À ceux qui s’en prennent à ces responsables, Ngongo oppose la loyauté des forces et la détermination : « le lieutenant-général Luboya reste imperturbable ».

Il appelle par ailleurs à l’unité et à la vigilance : plutôt que de s’attaquer à l’armée, les acteurs politiques et les médias devraient pointer du doigt ceux qui déstabilisent la province — les rébellions, leurs alliés et tous ceux qui tirent profit de l’instabilité.


La déclaration se termine par un avertissement clair : « tout celui qui cherche à saboter les actions des forces armées… on va vous arrêter. La justice va faire son travail. » Le porte-parole exige également respect et honneur pour les militaires qui, dit-il, versent leur sang pour protéger la population.


La sortie du lieutenant Ngongo illustre la tension persistante entre autorités militaires et certains acteurs politiques ou civils en Ituri. Elle reflète une stratégie de communication tournée vers la légitimation des opérations et la stigmatisation des opposants. Si les avancées sécuritaires alléguées — retour de populations, réouverture de routes — sont encourageantes, la situation reste fragile et sujette à instrumentalisation politique. Appels au calme, transparence sur les opérations et dialogues avec les acteurs locaux restent indispensables pour consolider les progrès et éviter que la parole publique n’enflamme davantage la province.


Notre rédaction suit de près les développements en Ituri. Nous continuerons de rendre compte des déclarations officielles, des réactions des acteurs politiques et des avancées sur le terrain.

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