Ituri : Plus de 50 000 éléments de la CODECO prêts à adhérer à la Réserve de l’Armée et de la Défense (RAD)

Bunia, 27 octobre 2025 — En Ituri, les efforts pour le retour de la paix se multiplient à travers diverses initiatives menées par les autorités militaires et les structures de stabilisation. Parmi elles, la Réserve de l’Armée et de la Défense (RAD) poursuit activement ses opérations de sensibilisation et de mobilisation des groupes armés en vue de leur intégration dans le processus de désarmement et de réinsertion.
Sous la coordination du lieutenant-colonel Emmanuel Libandi, coordonnateur provincial de la RAD, plusieurs avancées significatives ont été enregistrées sur le terrain, notamment l’adhésion massive annoncée des combattants issus de différents groupes armés, dont l’URDPC/CODECO, les Autodéfenses, la FRPI, la FPIC, MAPI, et Chini ya Tuna.
Selon le lieutenant-colonel Libandi, plus de 50 000 éléments de la CODECO auraient exprimé leur volonté d’intégrer officiellement la Réserve de l’Armée et de la Défense (RAD). Une évolution majeure dans le processus de pacification d’une province longtemps marquée par des affrontements intercommunautaires et des violences armées.
Lors d’une récente communication à la presse à Bunia, le lieutenant-colonel Libandi a fait le point sur l’état d’avancement du programme.
« Il y a six groupes armés que vous connaissez. Parmi eux, les plus importants sont la CODECO, l’Autodéfense et la FPIC. L’Autodéfense est déjà entrée dans le processus P-DDRCS avec plus de 2 500 combattants démobilisés. Sur ce total, plus de 1 600 sont prêts à rejoindre la RAD. Concernant la CODECO, ils avancent un chiffre de plus de 50 000 membres prêts à signer leur adhésion, et dans ce nombre, ils représentent la majorité au niveau du centre de Diangu », a déclaré le coordonnateur provincial.
Cette annonce marque une étape cruciale dans les efforts de désarmement et de stabilisation de l’Ituri, où la présence de groupes armés a longtemps compromis la sécurité des populations civiles. Si cette adhésion se concrétise, elle constituerait l’une des plus importantes vagues de démobilisation enregistrées dans la région depuis plusieurs années.
Cependant, tout n’est pas encore gagné. Le lieutenant-colonel Libandi a également évoqué les graves difficultés logistiques auxquelles fait face son équipe pour mener à bien cette mission de grande envergure.
« L’effectif total que nous avons déjà au centre de Diangu est de 147 éléments précisément, tandis que 1 000 autres se trouvent encore dans les centres de regroupement du territoire de Djugu. Nous ne pouvons pas cartographier ni déplacer des gens sans moyens suffisants. Ce sont ces moyens qui nous font défaut », a-t-il regretté.
Le plan prévoit la formation d’un premier bataillon pilote qui rassemblera les différents groupes engagés dans le processus.
« Dans ce bataillon, nous avons déjà 300 membres de la CODECO basés à Djugu, 100 combattants de l’Autodéfense à Mabanga, 200 éléments de la FPIC, 200 de la FRPI, ainsi que 50 membres de MAPI et 50 de Chini ya Tuna. C’est un premier échantillon en attendant la mobilisation complète », a-t-il précisé.
Le processus de sensibilisation et d’intégration des ex-combattants dans la RAD s’effectue sous la supervision du coordonnateur national, le général Padiri Mulenda David, et sous les orientations du gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Luboya N’kashama. Le lieutenant-colonel Libandi, en tant que responsable provincial, coordonne directement les opérations sur le terrain, avec une équipe composée d’officiers et de techniciens chargés de la logistique, de la communication et de l’encadrement des recrues.
Ce dispositif vise à garantir une adhésion volontaire, encadrée et sécurisée des anciens membres des groupes armés, afin de favoriser leur réintégration dans la société ou leur incorporation dans des unités régulières de réserve.
Le coordonnateur provincial plaide, par ailleurs, pour un appui matériel et financier renforcé afin d’assurer la réussite du programme.
« Nous ne pouvons pas continuer à sensibiliser et à enregistrer autant de combattants sans les moyens nécessaires pour leur prise en charge, leur formation et leur réinsertion. Le manque de ressources risque de freiner ce processus pourtant porteur d’espoir », a-t-il averti.
Malgré les contraintes, la dynamique actuelle reste porteuse d’espoir. L’annonce de l’adhésion de dizaines de milliers de combattants de la CODECO et d’autres groupes à la RAD constitue un signal fort de la volonté des acteurs locaux de tourner la page de la guerre.
Cette initiative, si elle est soutenue par des moyens adéquats, pourrait contribuer à réduire sensiblement les tensions communautaires, faciliter le retour des déplacés et consolider la stabilité dans les territoires de Djugu, Irumu, Mambasa et Mahagi, longtemps en proie à l’insécurité.
La Réserve de l’Armée et de la Défense (RAD) s’impose ainsi comme un instrument stratégique du gouvernement congolais dans la reconstruction de la paix et la réintégration des ex-combattants au sein de la société civile ou militaire.
Rédaction : ÉlezaHD – L’actualité de l’Ituri, de la RDC et du monde à un clic
Source : Lieutenant-colonel Emmanuel Libandi, coordonnateur provincial de la RAD – Ituri

Regrets !!! Adhésion des criminels de la Codeco est une insulte en l’endroit des victimes de massacres, viol, vol des biens des gens, incendies des véhicules et plusieurs villages dans la Province de l’Ituri en général et en Territoire de Djugu en particulier !!!
S’il connaissait déjà leurs erreurs pourquoi pas pardonner ?
Les criminels ont leur place en prison.
Arrêter de recruter ces assassins dans l’armée congolaise.
Recruter les criminels dans l’armée c’est pérenniser la misère des congolais.
En Ituri, surtout le groupe armé CODECO a tué toutes les tribus présents en Ituri.
Vous avez un endroit où vous pouvez mettre plus de 50 hommes ?