RDC : Félix Tshisekedi qualifie la crise en Ituri de “guerre par procuration” devant le parlement réuni en congrès

Le Président de la eépublique démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a livré ce lundi 8 décembre 2025 son traditionnel discours sur l’état de la Nation devant les députés et sénateurs réunis en congrès. Un rendez-vous au cours duquel le chef de l’État a passé en revue les principaux défis du pays, notamment la sécurité, l’économie et la gouvernance.
Parmi les dossiers prioritaires évoqués figure la situation de l’Ituri, province placée sous état de siège depuis quatre ans et toujours en proie à des violences récurrentes. Le président Tshisekedi a tenu à clarifier la nature du conflit qui y sévit, rejetant fermement l’idée selon laquelle il s’agirait d’un simple affrontement communautaire ou d’une nouvelle rébellion interne.
Selon lui, les violences qui continuent d’endeuiller la province relèvent d’une dynamique bien plus complexe et dangereuse :
« Qu’on ne s’y trompe pas. Nous ne sommes ni face à un simple conflit communautaire, ni devant une rébellion interne de plus. Il s’agit d’une guerre d’agression par procuration, menée pour contester notre souveraineté sur un espace hautement stratégique », a déclaré le chef de l’État.
S’il reconnaît l’activisme persistant des milices locales, Félix Tshisekedi affirme que ces groupes ne représentent qu’une partie de l’équation. Il pointe du doigt l’implication d’acteurs étrangers qui, selon lui, instrumentalisent certaines de ces forces négatives pour semer la mort et l’instabilité, particulièrement en Ituri, où « nos compatriotes demeurent prisonniers d’un cycle de violences ».
Localement, les réactions à ce discours n’ont pas tardé à se manifester. Plusieurs analystes et acteurs de la société civile en Ituri se disent satisfaits que le chef de l’État reconnaisse enfin la dimension stratégique et géopolitique de la crise. Pour d’autres au contraire, la province continue d’être gérée avec trop de légèreté au niveau national, malgré la gravité de la situation.
Quoi qu’il en soit, les propos du président Tshisekedi remettent au centre du débat la complexité du conflit en Ituri et la nécessité d’une réponse nationale et régionale adaptée à cette “guerre par procuration” qui continue de déstabiliser la province.
Rédaction
